Une ville romaine dévoilée : Cáparra

En Estrémadure, tout près de Plasencia, et à seulement cinq minutes de l'autoroute, il y a un endroit particulier, où cela vaut la peine d'arrêter en voiture : c'est Cáparra. L'itinéraire est très bien balisé et traverse des champs magnifiques, qui semblent sans fin. Les vaches qui y paissent, les seuls habitants de cette terre, lèveront la tête pour surprendre le visiteur. Et pourtant, alors qu'on se promène dans une zone qui semble totalement vide, une ville apparaît soudain devant vous : un endroit improbable, une ville romaine entière, abandonnée depuis 1000 ans !

The Roman city of Cáparra

Autovía A-66, Salida 455, 10667, Cáceres, España

Vous pouvez garer votre voiture à l'extérieur. Ce qui peut paraître étonnant, c'est qu'il n'y a pas de droit d'entrée ! C'est assez incroyable, pour un endroit qui possède un musée et tout un itinéraire établi qui vous guide à travers. Vous pouvez visiter l'amphithéâtre, qui est l'un des cinq en Lusitanie, une ancienne immense province romaine. A côté, on trouve une tombe en pierre, témoignage solitaire des trois nécropoles qui existaient jadis dans la région. Quelques mètres plus loin, le chemin vous mènera à l'ancienne entrée de Cáparra, protégée autrefois par deux tours rondes, qui ressemblaient étonnamment aux portes typiques du Moyen-Âge. Les habitants du village voisin les détruisirent au XVIIIe siècle :

La célèbre arche de Cáparra

Au centre même de la ville se dresse une arche unique en Espagne. Elle possède quatre façades, mesure encore près de neuf mètres, et conserve des inscriptions et quelques images gravées dans la pierre. Elle signalait le carrefour entre les deux rues les plus importantes de Cáparra. Étonnamment, elle a survécu à 1.000 ans d'abandon et se dresse encore fièrement aujourd'hui. Autour d'elle, le visiteur peut apercevoir les vestiges de trois temples, de grands thermes et les ruines de nombreuses tabernae (petites boutiques) qui témoignent de la prospérité de la ville.

La voie argentée

Cáparra a pris de l'importance parce que la Vía de la Plata la traversait (littéralement, la voie de l'argent). Ce chemin très ancien reliait le sud de l'Espagne au nord. Aujourd'hui, une autoroute du même nom couvre presque entièrement la voie romaine. A certains endroits, on peut encore voir l'ancienne route : on en trouve un bon exemple à Cáparra. En effet, les pèlerins qui se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle à pied par le sud, utilisent encore la Via de la Plata. Et bien sûr, Cáparra est devenu un arrêt obligatoire pour eux.

Les peuples indigènes antérieurs aux Romains utilisaient cette route pour se déplacer autour de leur bétail : les animaux passaient l'hiver dans le sud, loin de la neige du nord. En été, ils allaient vers le nord, où les prairies étaient encore vertes. Cette coutume n'a pas été perdue. Aujourd'hui encore, l'Espagne conserve un immense réseau de sentiers pour relier des villes très éloignées, afin que les agriculteurs puissent déplacer le bétail. Cela inclut le centre-ville de Madrid. Une fois par an, les moutons passent par la Gran Via, la rue emblématique de Madrid, en arrêtant la circulation. Personne ne peut s'en plaindre : une loi très ancienne leur permet de le faire !

La vieille ville romaine n'est qu'un des nombreux endroits que les voyageurs peuvent visiter en passant par l'Estrémadure. Le gouvernement s'est efforcé de bien signaler le patrimoine culturel des routes historiques avoisinantes. Par exemple, du nord au sud, vous pouvez visiter des thermes romains, un village médiéval avec son château, et plein d'autres choses. A vrai dire, il y a tellement de choses à voir et à visiter qu'il est difficile de quitter cette magnifiqe région !