Ce récit est traduit avec l'aide de la technologie
Ce texte a été traduit en Français à partir de la version originale en English.
Quand vous entendez parler d'un bâtiment entier fait de crânes humains, la première chose qui vient à l'esprit pourrait être "Game of Thrones", ou une autre série TV fantastique ou un film du style. Mais si vous venez de Serbie, alors vous allez tout de suite penser à la tour surréaliste Cele-kula à Nis, que vous avez visitée au moins une fois pendant un voyage scolaire. Cele-kula est une tour étrange. Construite à partir de crânes humains, elle fut comme un avertissement à ceux qui désobéissaient, pendant la période sombre du règne ottoman. Intimidante à regarder, la tour est devenue un monument national qui symbolise la liberté, l'indépendance et la bravoure.
La bataille de Cegar
Après avoir vécu pendant plus de 400 ans sous domination ottomane, le peuple serbe organisa un premier soulèvement en 1804, pour réclamer la liberté. La ville de Nis a toujours été un centre économique et politique crucial, ayant une position stratégique sur la route principale vers Constantinople, à l'époque. Donc, la libérer était la priorité.
Cele-kula / Skull Tower, Niš
Bulevar Dr Zorana Đinđića 105, Niš, SerbiaAu printemps 1809, le duc Stevan Sindjelic rassembla environ 4000 soldats serbes et choisit courageusement le point le plus saillant pour livre bataille: la colline de Cegar, à 6 kilomètres du centre de Nis. Le combat dura plusieurs semaines pour des raisons politiques, ce qui donna aux Ottomans suffisamment de temps pour recevoir des renforts de tous les Balkans. Tout cela eut pour conséquence que c'est l'armée ottomane qui attaqua en premier, à l'aube du 31 mai.
La bataille a duré toute la journée et les combattants serbes ont tenu bon jusqu'à tard dans la nuit, malgré le déséquilibre en nombre. Au début, c'était un combat classique, impliquant fusils et tranchées. Cependant, l'armée ottomane continuait à s'approcher, jusqu'à ce qu'il y ait une densité de soldats sur la colline telle qu'il devenait impossible d'utiliser des fusils. Puis la bataille se transforma en boucherie, les soldats serbes se servant de couteaux, de leurs mains nues et même de leurs dents pour combattre l'ennemi.
Le renversement
Quand le duc Sindjelic s'est rendu compte qu'il n'y avait pas de retour en arrière, il était prêt à laisser les soldats s'enfuir pour garder la vie. Leur décision de rester avec leur leader, de se battre jusqu'au dernier souffle, pour ne plus jamais être esclave, me fait encore trembler quand j'y pense.
Réalisant que c'était la fin pour lui, le Duc décida d'emporter avec lui autant d'ennemis que possible. Il laissa l'armée ottomane s'approcher sans trop se battre, puis il fit sauter toute la poudrière, tuant des soldats ennemis, le reste de ses troupes, et lui-même. L'explosion a marqué la fin de la lutte injuste et difficile pour la liberté.
La construction de la tour Cele-kula
Après avoir étouffé le soulèvement, les dirigeants ottomans ont voulu se venger et punir la rébellion. Le souverain ottoman de Nis ordonna aux Serbes d'enlever la peau de la tête de leurs camarades morts, de la remplir de coton, pour l'envoyer à Constantinople comme un symbole de l'objectif atteint. Il les a payés 25 groats pour faire ça. A partir des crânes des soldats tombés au champ d'honneur, ils construisirent une tour, structure intimidante de quatre mètres de haut, composée de 952 crânes en 14 rangées. Les têtes étaient pointées à l'extérieur du mur, exposées aux voyageurs sur la route entre Nis et Constantinople.
A peine étais-je assis, que levant les yeux vers le monument qui me prêtait son ombre, je vis que ses murs, qui m'avaient paru bâtis de marbre ou de pierre blanche, étaient formés par des assises régulières de crânes humains. Ces crânes et ces faces d'hommes, décharnés et blanchis par la pluie et le soleil, cimentés par un peu de sable et de chaux, formaient entièrement l'arc triomphal qui m'abritait; il peut y en avoir quinze à vingt mille; à quelques-uns les cheveux tenaient encore et flottaient comme des lichens et des mousses au souffle du vent. Alphonse de Lamartine, poète français, après avoir visité Nis au début des années 1830
Un monument historique d'importance nationale
La "Tour des crânes" a semé l'horreur et la terreur parmi les Serbes qui vivaient dans la région. Très chrétiens, les gens se faufilaient dehors pendant la nuit, volaient les crânes de leur famille et de leurs amis, et les enterraient dans le cimetière dans le secret. Jusqu'à la libération de Nis en 1878, la tour n'était pas protégée sous le ciel ouvert, ce qui ajoutait à la décomposition et à la diminution du nombre de crânes, en laissant un petit nombre présent aujourd'hui. En 1892, grâce à des dons de tout le pays, la chapelle fut construite au sommet de la tour, pour la préserver. Aujourd'hui, la tour ne compte que 58 crânes et est considérée comme faisant partie du musée de Nis, ouvert aux visiteurs pour un prix symbolique.
Une note personnelle
Les émotions que crée cette tour chez moi sont difficiles à exprimer. Souffle coupé, mal au ventre, envie de pleurer, et sentiment de gratitude et même de fierté. Cele-kula est puissant. Cele-kula est intense.
Peut-être le poète romantique français Alphonse de Lamartine le décrit-il mieux dans son carnet de voyage :
La brise de montagne soufflait vive et fraîche, et, s'engouffrant dans les innombrables cavités des têtes, des faces et des crânes, leur faisait rendre des sifflements plaintifs et lamentables. Je saluai de l'oeil et du coeur les restes de ces hommes héroïques, dont les têtes coupées sont devenues la borne de l'indépendance de leur patrie. Que les Serbes laissent subsister ce monument ! Il apprendra à leurs enfants ce que vaut l'indépendance d'un peuple, en leur montrant à quel prix leurs Pères l'ont payée.
Je sais que toute l'horreur qui se cache derrière ce monument n'est pas forcément compatible avec l'idée d'une attraction touristique pour tous. Mais si vous êtes déjà à Nis, ne manquez pas cet endroit unique, qui a même été classé par le magazine américain "Mental Floss" comme le plus grand bâtiment en os du monde. Respirez profondément - ce ne sera pas agréable, mais ce sera gratifiant, et vous comprendrez d'où viennent les serbes. Cele-kula à Nis est un patrimoine culturel important pour la Serbie, mais ne l'est-il pas aussi pour le monde entier ? Il y a moins de deux cents ans, un tel scénario d'horreur se déroulait dans un pays pourtant développé, et la lutte pour la liberté, que nous tenons souvent pour acquise aujourd'hui, a abouti à une structure de crânes humains.
Vous souhaitez planifier un voyage ici ? Parlez à Maya, assistante de voyage IA .
Villes intéressantes liées à ce récit de voyage
Le rédacteur
Milena Mihajlovic
Planifiez un voyage avec Maya - votre assistant de voyage IA
